∞ Le service militaire doit-il redevenir obligatoire ou non ? ∞

Martin : Bonjour, comment vas-tu ?

Victor : Je vais bien et toi ?

Martin : Je vais bien merci, quoi de neuf ?

Victor : Rien de spécial, tu sais. Récemment, j’ai été faire mes courses à la Médiacité. Cadre agréable et entouré de dizaines de militaires, cela m’a fait un choc.

Martin : Je ne trouve pas cela si mal, je me sens protégé et en sécurité, avec tout ce qui se passe en ce moment… On est jamais à l’abri d’un attentat tu sais…

Victor : Je trouve ça dommage d’en arriver là… La peur de l’autre devient de plus en plus importante dans notre société.

Martin : Non ce n’est pas ça que je disais non plus, juste je trouve ça pas mal d’avoir des militaires dans les endroits très fréquentés.

Victor : Mais justement, le poste de militaire est de moins en moins prisé… Ne devrions-nous pas plutôt garder ceux qui nous restent pour des missions plus utiles ?

Martin : Pourquoi ne pas en recruter davantage alors ?

Victor : Oui ca pourrait être une solution, mais comment ? On ne va pas réinstaurer le service militaire juste car une menace plane sur notre société…

Martin : Pourquoi pas, ça pourrait être une solution.

Victor : Je ne vois pas trop la pertinence d’entrainer nos jeunes à se battre…

Martin : Tu sais le service militaire ce n’est pas uniquement ça, c’est aussi un moyen de forger les caractères, d’apprendre les valeurs de notre patrie. Mais aussi de sillonner le monde, les voyages forment la jeunesse !

Victor : Oui c’est vrai, mais c’est aussi un important coût national… Selon un rapport rédigé en 2008 par Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Française, le budget d’un service national impliquant 600 000 jeunes par an s’élèverait à 3,3 milliards d’euros, et ce en prenant en compte l’hébergement de 20% seulement des effectifs.

Martin : Peut-être, mais ce serait aussi un moyen de créer une certaine cohésion nationale. Sylvain Courage, rédacteur en chef à L’Obs, expliquait sur Europe 1 en novembre 2015 que l’abrogation du service militaire avait créé « un recul du vivre-ensemble, car c’était le seul moyen pour une génération de vraiment faire corps ».

Victor : C’est vrai, mais l’éducation est là pour ça, pour apprendre à chacun à vivre avec ses semblables dans un même environnement et à casser les dynamiques communautaristes.

Martin : Historiquement, c’était un moyen de rassembler, ce que l’école ne fait pas. Guillaume Bigot, écrivain et directeur de l’IPAG Business School, expliquait au journal Causeur que « la jeunesse se retrouverait, sans distinction de race, ni de religion, sous un même drapeau. Jeunes banlieusards et enfants des beaux quartiers porteraient le même uniforme et seraient placés dans un même cadre ».

Victor : Certes, mais le problème n’est pas militaire du coup, c’est une question d’éducation, et l’armée n’a pas pour but de remplacer l’école, elle ne doit pas encadrer la jeunesse. Le but de l’armée n’est pas de devenir un centre éducatif. Son rôle n’étant pas non plus de résoudre les problèmes de mixité sociale.

Martin : Mais, il est du devoir de chaque citoyen de défendre sa nation. Si un jour une guerre éclate, nous n’aurons pas forcément la possibilité de nous y préparer et donc nous perdrions un gros avantage, d’avoir une armée nationale prête au combat.

Victor : Je pense que l’idée d’armée nationale est totalement dépassée. En effet, je nous vois mal rentrer en guerre contre nos voisins Allemands ou Français. L’idée par contre d’une armée européenne pourrait être intéressante.

Martin : Il est vrai que c’est un peu conservateur…

Victor : Et les femmes ? Nous avons fait beaucoup de progrès ces dernières années sur l’égalité des sexes… Cela voudrait-il dire que les femmes aussi, s’entraineraient à se battre ?

Martin : Cela me paraît compliqué… Je n’imagine pas ma fille aller se battre par exemple.

Victor : Ça ne serait pas acceptable que les femmes ne soient pas tenues aux mêmes règles que les hommes. Je pense que si l’obligation du service militaire devait être réinstaurée il faudrait que cela soit pour les hommes ainsi que pour les femmes.

Martin : C’est vrai que notre société a bien évolué…

Victor : Justement, veux-tu vraiment que tes enfants grandissent dans un monde de haine qui prône la violence ? Qui leur enseigne à se battre au lieu de prêcher un monde de pacifisme et d’éducation de valeurs citoyennes ?

Martin : Évidemment que c’est le rôle de l’enseignement, mais je trouve que le service militaire est tout de même une alternative…

Victor : Peut-être pourrions nous changer le service en soi…

Martin : Et comment ?

Victor : Je pense qu’il pourrait être intéressant de garder le principe de consacrer plusieurs mois à la fin des humanités à un projet de société et de collectivité. En effet, ce service civil serait plus humanitaire et citoyen. Par exemple, nous pourrions nous occuper de migrants dans des centres, repeindre des classes dans l’enseignement public, ou encore nettoyer les environs. Ce serait un moyen pour que tout le monde « mette la main à la pâte », pour que notre société fonctionne mieux.

Martin : Voilà une idée qui semble intéressante, même si je reste tout de même sur mon idée de départ.

Victor : Voilà un échange constructif et qui permet parfois, malgré notre société où la remise en question n’est pas forcément au centre, d’échanger avec des opinions différentes des nôtres, je t’en remercie.

Attention : dans ce dialogue philosophique, nous avons décidé de créer des personnages qui n’ont pas de positions totalement arrêtées, mais assez ouvert d’esprit pour savoir remettre leur opinion en cause de temps en temps 

 Yélin Bayrak & Léa Bouazza, 5PAX

Clément: Bonjour les gars, j’ai entendu votre conversation et je ne comprends pas un de vos points de vue. Vous dites qu’il faut réinstaller le service civil en faisant faire aux jeunes des tâches comme repeindre des classes ou nettoyer l’environnement. Je pense que c’est une bonne idée d’initier nos jeunes à faire des petites choses comme ça après leurs études, mais ne serai-ce pas une bonne idée de remettre le service militaire pour les jeunes volontaires ?

Martin: Comment allez vous réussir à les initier ?

Clément: Il faudrait que des anciens militaires viennent dans les écoles pour en parler aux jeunes, ainsi les jeunes auront toutes les informations et oseront peut-être s’y inscrire, cela leur permettrait de rencontrer d’autres jeunes et de plus de forger leur caractère pour ensuite rentrer dans le monde des adultes, plus forts.

Victor: Pourquoi pas, ça pourrait être une bonne idée !

Clément: Oui et rien ne les oblige à le faire et vu que ça sera leur choix. Ils seront investis dans le projet, que ça soit le service militaire, ou de nettoyer l’environnement, ou de peindre des classes avec d’autres jeunes, etc…

Victor: On pourrait aussi dire que les jeunes doivent choisir entre le service militaire ou un service civil si ils le veulent. Ils ne seront donc pas obligé d’en faire, mais ils auront le choix de faire un service ou non. Comme Clément a dit, si ils choisissent ce qu’ils veulent faire, ils seront plus impliqués.

Martin: Excellente idée !

Victor: Effectivement ça pourrait être une bonne idée mais ne serai-ce pas un bond en arrière?

Clément: C’est vrai que avant les gens devaient faire un choix entre les deux services, mais le monde n’allait-il pas mieux ?

Victor: Avant le service civil était un moyen d’éviter le service militaire sous certaines conditions, et maintenant, les gens auraient le choix de le faire ou pas.

Clément: Tout à fait. Je dois y aller, bonne journée à vous !

Martin: À la prochaine !

Victor: Oui, à bientôt.

Milan Bastin 5PAZ & Laura Raick 5PAZ

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