Expert·e·s ?
L’expert est une personne qui, en plus de posséder une connaissance théorique d’un domaine délimité de savoir, a acquis une connaissance pratique, avancée et reconnue par ses pairs du domaine. Par son expérience, l’expert est censé avoir acquis des habiletés particulières lui permettant de réaliser notamment des avis d’expertise.
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Vers une juste place pour l'expertise en démocratie
Dans nos démocraties représentatives, les décisions sont prises par des politicien·ne·s, qui s’informent fréquemment auprès d’expert·e·s.
Par exemple quand le Conseil National de Sécurité consulte régulièrement un groupe de virologues et d’épidémiologues pour savoir quoi imposer à la population comme mesures sanitaires.
Ou quand pour décider si on déploie des antennes 5G en wallonie on passe pas un « GE5G », un Groupe d’Experts 5G.
Platon, lui, il voulait carrément que ça soient les expert·e·s qui prennent les décisions démocratiques.
Aujourd’hui, le terme « technocratie » est en général utilisé avec une connotation péjorative pour dénoncer un certain type de pouvoir légitimé par la technique, par opposition au pouvoir légitimé par les citoyens, ce qui la rend incompatible avec la démocratie.
On accuse régulièrement nos démocraties d’être des technocraties déguisées, à cause de la présence de plus en plus de technicien·ne·s et d’expert·e·s auprès des ministères ou des assemblées législatives, compte tenu du nombre et de la complexité des dossiers (aspects économiques, juridiques, scientifiques, etc.) que les politicien·ne·s ont à gérer.
Qu'est-ce qui distingue experts et politicien·ne·s ?
Écoutons Sébastien Balibar((extrait de l’émission A-t-on perdu foi en nos experts, de La Grande Table, sur France Culture, du 27/03/2013, conversation avec Tobie Nathan et Antonio Cassilli)), physicien français membre de l’Académie des sciences, nous définir ce que sont les expert·e·s, et leur rôle par rapport aux décisions politiques…
Si les expert·e·s viennent apporter des réponses aux questions scientifiques que se posent les politicien·ne·s et leur fournir des éléments d’analyse pour les aider à prendre des décisions, on peut facilement séparer les questions qui sont posées aux expert·e·s et celles que se posent les politicien·ne·s.
Déplacez la question sur l’écran pour la déposer du côté auquel elle appartient – celui de l’expertise scientifique ou celui de la décision politique. Pour chaque question, demandez-vous si c’est une question pour des expert·e·s (selon leur domaine d’expertise scientifique) ou pour des politicien·ne·s, représentant·e·s du peuple tout entier et supposé·e·s prendre des décisions pour le bien commun.
Une confiance réciproque est nécessaire
Écoutons ce par quoi poursuit Sébastien Balibar((extrait de l’émission A-t-on perdu foi en nos experts, de La Grande Table, sur France Culture, du 27/03/2013, conversation avec Tobie Nathan et Antonio Cassilli)) :
Pourriez-vous trouver deux facteurs qui feraient que les scientifiques n’aient pas confiance dans les politiques ? Et deux qui feraient que les politiques n’aient pas confiance dans les scientifiques ?
- pour la creuser, vous pouvez commencer par écouter l'émission "Du Grain à Moudre" du 20/01/2017, qui s'intitulait "Les expertes sont-elles des experts comme les autres ?". URL : https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-moudre/le-club-les-expertes-sont-elles-des-experts-comme-les-autres [↩]