Qu’est-ce que la Philosophie ?

Le terme de « Philosophe » nous vient de Pythagore, qui se présentait ainsi pour se distinguer de ceux qui se présentaient comme des « Sophos » (sage) et ceux qui faisaient métier d’être des « sophistes » (professeurs de rhétorique).

Être quelqu’un qui « aime » (philein = aimer) la « sagesse » (sophia = sagesse), ça signifie qu’on ne se présente pas comme la possédant déjà, ni même comme étant capable de l’atteindre. On se place dans une posture qui est de l’aimer, de la rechercher, et on est donc plutôt un chercheur qu’un savant (à cette époque, et pendant longtemps, être sage et être savant se confondent : la sagesse, c’est connaître beaucoup de choses).

Pendant longtemps, les philosophes seront ceux et celles qui cherchent à atteindre la sagesse en comprenant la marche du monde en elle-même (sans se référer à des divinités, ou presque pas). Petit à petit, les connaissances s’accumulent et les gens se spécialisent. Les sciences naissent d’un partage du réel en domaines distincts : les mathématiques seront la science des objets abstraits et des rapports numériques ; la biologie sera la science des êtres vivants (bios = vivant) ; la physique celle des phénomènes naturels (physis = nature)…

Les universités médiévales comprenaient quatre facultés : arts libéraux (trivium – grammaire, rhétorique, dialectique – et quadrivium – arithmétique, géométrie, musique, astronomie), par quoi les étudiants commençaient leur formation, puis ils avaient le choix entre théologie (théos = dieu), médecine et droit.

À la Renaissance, le partage du monde se précise avec le retour, via les Arabes qui les ont conservées et traduites, aux œuvres des philosophes antiques. Les érudits renaissants, et les modernes qui les suivront, se lancent particulièrement dans la recherche en physique, sur le fonctionnement de notre monde. Se succèdent les grands astronomes (Galilée, Copernic, Newton) qui ont fondé la physique moderne.

C’est à l’époque de Newton et de ses travaux révolutionnaires sur la gravitation que Descartes dresse le tableau des sciences comme suit – à quoi l’on voit qu’au dix-septième siècle la philosophie n’a pas fini de se confondre avec les sciences :

Descartes (1596 – 1650)

« Toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique, et les branches qui en sortent sont toutes les autres sciences, la médecine, la mécanique et la morale »

in Discours de la méthode, 1637.

Exercice – Les sciences aujourd’hui

À l’heure actuelle, on ne dirait plus que la physique est le tronc d’un arbre-philosophie. Les sciences sont découpées autrement.

  1. Dessinons ensemble l’arbre que serait la science, de nos jours, sur « Mural ».
  2. Retrouvez le dessin de votre classe sur le forum de votre groupe.

La philosophie aujourd’hui

Aujourd’hui, la philosophie n’est plus considérée comme une science, même si on sait qu’elle est à la racine de toutes les sciences modernes. Certain·e·s la classent tout de même dans la catégorie des sciences humaines, qui sont les dernières à avoir pris leur autonomie (les travaux de psychologie étaient encore considérés comme de la philosophie au XIXème siècle, et les travaux de sociologie n’ont pris ce nom qu’au XXème siècle).

Restent certaines disciplines qui sont typiquement philosophiques :

  • La logique, qui est la science de la vérité des discours, du langage ;
  • L’épistémologie, ou philosophie des sciences, qui est la science de la connaissance scientifique et des méthodes par lesquelles on la fabrique ;
  • La philosophie politique, qui est l’art de penser les problèmes que pose la vie collective des humains, et leur rapport au monde qui les entoure ;
  • La philosophie morale, qui est l’art de penser le comportement qu’adoptent individuellement les humains, en accord avec des valeurs et principes qui dirigent leurs actions.

Ces quatre premières disciplines philosophiques sont celles dont le CPC vise à vous transmettre les démarches et outils. Quatre autre ont été laissées de côté :

  • L’ontologie, qui est la « philosophie de l’être », celle qui étudie ce qu’est l’être en tant qu’être, et non pas ses attributs (c’est compliqué, oui) ;
  • La métaphysique, qui est l’étude de ce qui dépasse la physique (la nature) – la possibilité de Dieu(X), le hasard ou la nécessité du monde… ;
  • La phénoménologie, l’étude des phénomènes, dont la structure se fonde sur l’analyse directe de l’expérience vécue par un sujet humain ;
  • L’esthétique, « philosophie de l’art », discipline de la philosophie ayant pour objet les perceptions, les sens, le beau (dans la nature ou dans l’art), ou exclusivement ce qui se rapporte au concept de l’art.

Nous nous concentrerons donc sur ce que les logicien·ne·s, épistémologues, philosophes politiques et moralistes ont à nous apprendre pour faire face aux nombreux problèmes que pose notre époque, afin de mieux la penser, de mieux nous positionner, et de mieux agir, en citoyen·ne·s éclairé·e·s.


XP – l’expérience philosophique


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