Exemple de création de valeurs, dans le cas de la religion chrétienne pour Nietzsche :
1) Certains hommes ne peuvent pas exprimer leur volonté (« faire ce qu’ils veulent »).
2) Ils identifient la cause de cela : ce qui est plus fort que lui, ce qui a plus de pouvoir que lui.
3) Il développe dans son imagination un nouveau monde contre ce maître, sous forme de « ressentiment », qui se développe au fur et à mesure qu’il est dans une situation « d’esclave ».
4) Il trouve des moyens détournés de nuire au plus puissant, au « maître ». Plutôt que la force directe, il développe d’autres capacités ou outils pour affirmer sa volonté.
5) Face à la force, l’outil le plus efficace est l’intelligence. Il s’agit alors de créer une morale qui met en avant le faible et abaisse le puissant.
6) Cette morale conditionne les hommes, qui continuent à haïr les forts, et développe chez eux une « mauvaise conscience » à chaque fois qu’ils vont à son encontre : l’homme se torture lui-même plutôt que de torturer les autres, il torture sa propre puissance.
En résumé, la « vérité morale » repose sur l’ingéniosité des faibles qui réussissent à vaincre les personnes possédant plus de pouvoir immédiat qu’eux en les empoisonnant, motivés par leur ressentiment et en leur instaurant une mauvaise conscience.
Note : ce processus n’est pas actif ou conscient chez l’esclave, il s’agit pour Nietzsche d’un processus naturel, qui suit le principe « tout tend vers la puissance ».