Clitoris, ou quand la science ne veut pas voir

Ce qui a poussé ces anatomistes à rejeter le clitoris comme un organe normal et sain était sa similitude avec le pénis. Rejetant l’existence du clitoris, Vésale déclara : « Je n’ai jamais vu de pénis chez une femme… ni même les rudiments d’un minuscule phallus.»

La croyance selon laquelle le clitoris était un organe masculin pathologique a perduré longtemps. Sigmund Freud l’a intégrée à sa théorie de l’envie du pénis, qualifiant les orgasmes clitoridiens d’« immatures et masculins » et écrivant que la sexualité clitoridienne devait être « éliminée ».

Considérer le clitoris comme une structure malsaine qui ne devrait pas exister, plutôt que comme une partie normale de l’anatomie, a conduit à son omission fréquente dans l’enseignement et les manuels.

Mais certains médecins l’ont quand même inclus : par exemple, George Ludwig Kobelt a inclus un schéma détaillé montrant le gland, le corps, les piliers et les bulbes dans un manuel de 1844.

Mais en raison des idées reçues sur la pathologie du clitoris et d’incohérences linguistiques, les informations anatomiques étaient fréquemment omises, et il arrivait que des textes qui les incluaient voient cette section supprimée lors des réimpressions.

Dans l’ensemble, l’enseignement sur le clitoris était incohérent, voire totalement absent.

À la fin des années 1990, l’urologue Helen O’Connell a commencé à reconstituer les pièces du puzzle. Ses recherches de 1998 ont éveillé un intérêt pour le clitoris, gravement négligé pendant des siècles, et la compréhension anatomique de cet organe commence enfin à progresser.

Art – Illustrations médicales du XVIIe siècle…

Texte via le Musée du Vagin