Introduction aux démocraties

Verbatim de la vidéo « DémocratieS »:

En politique, le mot démocratie est devenu incontournable. Mais qu’en est-il de ce mot ? Démocratie : étymologiquement ça vient de démos, le peuple, et de kratos, le pouvoir/l’autorité La démocratie c’est donc un régime politique dans lequel les citoyens ont le pouvoir. Démocratie : gouvernement du peuple, par le peuple, et pour le peuple. 

Faute de trace écrite dans les temps anciens, les origines de la démocratie restent floues. Elle serait apparue aux alentours du 5ème siècle ACN dans la ville d’Athènes qui subit alors une grave crise politique. Successivement, trois citoyens grecs  (Dracon, Solon et Clisthène) vont réformer le système politique athénien. Celui-ci s’organisera autour d’une assemblée appelée « Ecclesia ». Tous les citoyens athéniens se réunissent sur la colline de la Pnyx. Ils devaient être au moins 6000 pour qu’un vote puisse avoir lieu. Le vote se faisait à main levée. C’était de la démocratie directe, que les grecs combinait avec de la démocratie représentative au travers de plusieurs assemblées dont les membres étaient soit élus, soit (le plus souvent) tirés au sort. Les 25.000 à 30.000 citoyens avaient tous une chance de siéger dans une de ces assemblées. Attention, les femmes, les étrangers, les esclaves, n’avaient pas le droit de participer car ils n’étaient pas considérés comme des citoyens.

Faisons un bon dans le temps.  Fin 18ème siècle lors des révolutions américaines et françaises, la bourgeoisie veut se libérer du pouvoir aristocratique. En gros, le pouvoir était monopolisé par le roi et la noblesse. L’idée de démocratie revient progressivement au devant de la scène par le biais cette fois d’une démocratie représentative (où le peuple élit ses dirigeants). Ça ne veut pas encore dire que tout le monde avait le droit de vote : pas encore de suffrage universel. En Belgique, par exemple, il faudra attendre 1948 pour voir les femmes accéder au droit de vote. 

Récapitulons… La démocratie peut être représentative : la population élit ses représentants pour une période déterminée. En Belgique, par exemple, on vote pour les conseillers communaux et pour les députés : il s’agit de démocratie représentative élective. 

Mais rappelons-nous : à Athènes, cette représentation pouvait aussi se faire par le tirage au sort. On parle alors de démocratie représentative par tirage au sort. Tous les citoyens avaient donc la même probabilité de se retrouver aux commandes. 

La démocratie peut aussi être directe : la population décide alors sans intermédiaire. Par exemple, dans le canton de Glaris (une petite région de Suisse) 10.000 personnes votent une fois par an à main levée sur la place centrale de la ville. Ça rappelle ce que faisaient nos amis grecs sur la colline de la Pnyx. Aujourd’hui, aucun pays ne procède complètement de cette manière, même si certains impliquent plus souvent les citoyens que d’autres. Des expériences d’implication active des citoyens ont lieu dans de nombreux coins du globe s’inspirent de l’exemple de budget participatif  commencé en 1988 à Porto Alegre. Dans cette ville du Brésil, les élus ont délégué une partie de pouvoirs aux habitants. Réunis en assemblée de quartier, ils discutent et délibèrent des besoins prioritaires, et ils influencent directement les finances communales. 

Vous l’aurez compris, la démocratie ce n’est pas une notion figée, elle est en mouvement. Son moteur est alimenté par différentes actions menées par des citoyens, des partis, des associations, des syndicats, ou même parfois quelques individus bien décidés. Parfois, désobéir à la loi permet de la faire évoluer, et d’approfondir la démocratie. 

Un exemple : Jean Van Lierde est né à Charleroi en 1926. Alors qu’il a été résistant pendant la seconde guerre mondiale, en 1949 il refuse, en raison de ses idéaux pacifistes de faire son service militaire (qui est pourtant obligatoire en Belgique). Il est jeté en prison et pendant trois ans il lutte. Il obtient des autorités militaires de remplacer son service par un travail obligatoire comme mineur au bois du Cazier. Il est tenace Jean Van Lierde. Bien sûr il est soutenu par différents mouvements et associations, et il réussit à faire modifier la loi sur le service militaire. En 1964, le service civil et l’objection de conscience feront leur entrée au code civil. 

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