Théories du complot

Théories du complot = Complotisme = Conspirationnisme

On peut définir les théories du complot comme le rejet des versions communément admises d’événements historiques ou d’actualité, et la tentative de démonstration que ces événements sont le fruit de l’action dissimulée et planifiée d’un groupe caché((Source : https://usbeketrica.com/fr/article/les-theories-du-complot-empruntent-a-la-logique-des-jeux-video?fbclid=IwAR25UqYgagoy35x7BsibssDCd9gwEWHUu5VyqgHBmkqv7vSwFNtbgugPFds)).

Bien qu’il recouvre des courants très différents et disparates mais ce qui caractérise le complotisme c’est qu’il cherche à donner du sens au monde en ramenant les événements complexes à une cause unique. Ainsi, les « théoriciens du complot » retiennent souvent des explications basées sur une seule cause pour expliquer la marche du monde, en voyant partout les indices d’une manipulation de grande ampleur. 

Pourtant, est-il raisonnable de croire que tout ce qui arrive n’est l’effet que de la manipulation des choses par les humains ? Sommes-nous si puissants que la volonté d’un petit nombre d’entre nous suffirait à expliquer la façon dont fonctionne le monde ? 

Là où les sciences cherchent à comprendre les entrelacs subtils qui lient les choses entre elles et font qu’une cause produit divers effets, et que les phénomènes que nous observons sont le résultat de nombreuses causes (naturelles, sociales, historiques…), le complotisme lit tout à travers une seule grille de lecture : celle du complot. 

Oui, mais parfois, il y en a des vrais, des complots !

Comme nous le rappelle Frédéric Lordon, il ne faudrait pas trop vite considérer que le complotisme est une idiotie. D’abord, parce qu’il y en a vraiment, des complots, partout et tout le temps. On le sait parce que si un complot réussit, soit il est révélé au grand jour, soit on va enquêter sur sa réalisation et on saura bien qui est derrière tout ça. Et s’il rate, c’est que le secret est éventé, et on le sait aussi. 

Il y a donc de « vrais » complots. Il faut donc rester réaliste : il y en a, mais il n’y a pas que ça. 

Exercice : Complot or not ?

Mais alors c'est quoi le problème avec le complotisme ?

Le problème, c’est que le complotisme voit des complots partout. Et ça ne permet pas de comprendre comment les choses se passent vraiment. C’est une façon de chercher à comprendre, mais c’est une impasse, un cul-de-sac de la pensée. On dit complot et puis on ne sait plus avancer. 

Du coup, il vaut mieux s’assurer que ces théories nous sont bien utiles avant de les adopter et de les faire nôtres… 

Vérité comme utilité

Pour les pragmatistes tels que William James la pensée est subordonnée à l’action. Ils développent une conception dynamique de la vérité. Comme la connaissance commune, la science  poursuit elle aussi un but pratique et utilitaire. L’idée vraie sera donc l’idée qui sera pour l’action un instrument utile. Une idée est vraie si elle est utile et elle est utile si elle est vraie.

Tout ce qui est utile : la loi physique est vraie parce qu'elle permet d'agir sur le monde, l'idée religieuse est vraie parce qu'elle nous réconforte et nous fortifie, l'hypothèse scientifique est vraie parce qu'elle est utile pour l'esprit et permet de penser le monde de façon commode, économique et simplifiée...

À quel genre de vérité prétendent les théories ?

Avant de croire une théorie, quelle qu’elle soit, il est bon de se demander ce qui lui permet de tenir debout : sur quoi repose-t-elle ? À quel genre de vérité prétend-elle ?

Vérité comme adéquation à la réalité

La définition classique de la vérité la caractérise comme consistant dans l’accord de l’esprit et des choses, de la pensée et de son objet. 

Toutes les sciences, et l'expérience humaine en général.

* Depuis La Critique de la Raison Pure (1781) de Kant,  on considère que l’objet ne nous est pas donné, mais qu’il est une construction de notre esprit. La vérité ne doit donc être non plus définie par rapport à l’objet (à la réalité). Elle doit être définie par rapport aux capacités du sujet connaissant. La science est dite vraie en ce sens que nous sommes assurés que que ses lois se trouveront réalisées en toute expérience possible conçue et  réalisée par l’homme.

Vérité comme cohérence interne

La raison est classiquement conçue comme exigence de cohérence interne et d’objectivité. La cohérence interne d’une théorie, c’est qu’elle ne contienne que des propositions cohérentes entre elles : deux propositions sont cohérentes quand elles peuvent être vraies ensemble, incohérentes quand l’une au moins doit être fausse. Les lois logiques fournissent le cadre à l’intérieur duquel prend sens le test de la cohérence

Les sciences démonstratives, comme la logique ou les mathématiques, qui sous-tendent toutes les tentatives de démonstration

Soumettre les théories (du complot) à quelques tests

On peut ainsi faire passer à toutes les théories quelques tests tout simples qui permettront d’avoir plus ou moins confiance en elles :