Conceptualiser : cibler l’essentiel

Aristote a proposé, dans son livre La Métaphysique, une distinction qui nous sera bien utile : 

essence

Du grec ousia puis du latin essentia tiré de esse (« être »).

L’essence désigne ce qui fait qu’une chose est ce qu’elle est, indépendamment de ce qui lui arrive sans modifier fondamentalement sa nature. L’essence s’oppose donc à l’accident. Stables, les essences (ouisiai) sont chez Platon ce qui donne aux Formes ou Idées (eidè) leur caractère réel et éternel. Le terme désigne chez Aristote tantôt l’individu ou la substance, tantôt le genre auquel l’individu appartient.

 

L’essence (ousia en Grec, mot qui signifie aussi substance) désigne ce qui fait qu’une chose est ce qu’elle est ou encore ce pourquoi une chose est ce qu’elle est et non autre chose. On peut dire plus simplement que c’est la nature de cette chose (« nature humaine » et « essence de l’homme » sont en ce sens synonymes). L’essence désigne les propriétés ou caractéristiques appartenant Nécessairement à un être.

accident

Du latin accidere, « ce qui advient », traduit du grec symbebèkos, « aller avec ».

Se dit de ce qui, selon Aristote, « va avec » la substance (ou essence) et qui donc dépend d’elle mais sans lui être nécessaire.

L’accident n’existe pas en lui-même mais toujours en une autre chose. C’est la propriété d’un être qui n’appartient pas à sa définition. Ce qui est « accidentel » pour un être ou pour une chose peut donc être modifié ou disparaître sans que la substance de cet être ou de cette chose en soit fondamentalement affectée. Un homme peut être amputé sans pour autant perdre son humanité, une table peut changer de couleur en restant une table.

Si, en philosophie, l’accident peut être heureux et pas seulement malheureux, comme lorsqu’on trouve un trésor en creusant un trou, le langage courant ne retient que son caractère négatif : l’accident est ce qui arrive (accidit) de manière imprévisible et fâcheuse.

 

Chez Aristote, l’essence s’exprime dans la définition. Celle-ci se compose d’un genre et d’une différence spécifique. Le genre de l’homme est « animal »,   mais sa différence à l’égard des autres animaux est qu’il est « doué de raison ». Son essence est donc « animal doué de raison » (« animal raisonnable).

Les propriétés essentielles sont donc des propriétés persistantes ou éternelles. L’accident désigne au contraire ce qui peut ne pas appartenir à la chose, ce qui peut être modifié ou disparaître dans le temps. C’est, selon Aristote, « ce qui appartient à une chose et qu’on peut dire vrai d’elle, mais non de façon nécessaire ni de façon générale ». Ainsi, si, en plantant un arbre, je découvre un trésor, cette découverte est accidentelle (car elle n’aura pas lieu à chaque fois !)((Source : http://www.maphilo.net/essentiel-accidentel-cours.html)).

Exercice : essentiel ou accidentel ?