Qu’est-ce qu’un séréotype ? Et un préjugé ?

Pour commencer, de quoi parle-t-on ?

Aristote et les préjugés…

Aristote (384 PCN – 322 PCN), philosophe grec de l’Antiquité, est le premier à développer une science qui a aujourd’hui pris une ampleur sans précédent et permis notamment de développer l’informatique au point où elle en est aujourd’hui. Vos ordinateurs, tablettes et smartphones reposent en effet, outre sur une micro-électronique de pointe, sur une logique dite « mathématique », extrêmement rigoureuse. La logique d’Aristote est aussi rudimentaire qu’efficace, et c’est un outil qui va nous servir pour déconstruire définitivement les préjugés faciles.

Un syllogisme…

…est un raisonnement déductif rigoureux.

Un syllogisme n’est jamais vrai ou faux en lui-même, mais il peut être valide ou pas. Si sa forme est valide et que ses prémisses (ce qui est présupposé) est vrai, alors la conclusion sera vraie. Mais si sa forme est valide et qu’au moins une de ses prémisses est fausse, alors la conclusion sera fausse.

…se compose de trois termes et de trois propositions.

Les trois propositions sont deux prémisses, nommées majeure et mineure, et une conclusion.

  1. Le grand terme se trouve dans la majeure et dans la conclusion.
  2. Le petit terme se trouve dans la mineure et dans la conclusion.
  3. Le moyen terme se trouve dans la majeure et la mineure mais jamais dans la conclusion.

Exemple de syllogisme bien connu :

Un sophisme…

…est un raisonnement faux malgré une apparence de vérité.

Cela implique en général de la mauvaise foi de la part de cel-lui qui l’énonce. Lorsque le sophisme prend la forme d’un syllogisme, avec deux prémisses et une conclusion, il insérera dans les prémisses une faute, de façon à conduire à une conclusion fausse elle aussi. Mais dans les apparences, le raisonnement aura l’air correct.

C’est souvent ainsi que fonctionnent les préjugés.

  1. « Les chômeurs sont tous des paresseux. »
  2. « Les jeunes sont tous des voyous. »
  3. « Les femmes ne savent pas conduire. »
  4. « Quand il y a une agression, ce sont toujours des étrangers. »
  5. « Les vieux ne sont jamais larges d’esprit. »
  6. « Les Écossais sont avares. »
  7. « Les garçons sont violents. »
  8. « Les filles sont bavardes. »

Toutes ces phrases sont des préjugés. 

Nous allons pouvoir, grâce aux syllogismes, démontrer qu’il s’agit de préjugés et non d’opinions fondées : dans les syllogismes ci-après, les prémisses mènent à des conclusions aberrantes (ou qu’on sait être fausses). Or, pour qu’une conclusion soit fausse alors que la forme est valide, il faut qu’au moins une des prémisses soit fausse. Ici, la prémisse fausse ne saurait être que la majeure, qui est donc un préjugé non fondé. Et si les deux sont fausses, ce qui est possible également, le préjugé est encore moins fondé.

  1. Les chômeurs sont tous des paresseux.

Mon père est chômeur (ou pourrait bien le devenir).

Donc mon père est un paresseux.

2. Les jeunes sont tous des voyous.

Je suis jeune.

Donc, je suis un voyou.

3. Les femmes ne savent pas conduire.

La plus jeune pilote de France est une femme.

Donc la plus jeune pilote de France ne sait pas conduire.

4. Les agressions sont toujours commises par les étrangers.

L’homme qui a agressé ma voisine est belge.

Donc, L’homme qui a agressé ma voisine est un étranger.

5. Les vieux ne sont jamais larges d’esprit.

Mon grand-père est large d’esprit.

Donc mon grand-père n’est pas vieux.

6.  À vous : réalisez les exercices ci-après.

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