Avant tout autre travail sur les théories, quelles qu’elles soient (scientifiques, pseudo-scientifiques, réfutables ou pas, réfutées ou pas, fumeuses, etc.), il faut mettre au clair ce qu’est une théorie :
Qu'est-ce que c'est, une théorie ?
En sciences on a deux grands types d’objets : les observations, et les théories.
Une observation, c’est quelque chose qu’on observe directement.
Une théorie, c’est quelque chose dont on n’observe que les conséquences.
Un bon exemple : j’ai perdu mes clés, je les cherche partout, et finis pas les retrouver sous un banc sur lequel je me suis assis plus tôt dans la journée. Ce que j’observe, ce sont mes clés sous le banc. Et la théorique que j’en infère c’est que mes clés sont tombées de ma poche quand je me suis assise sur le banc tout à l’heure.
Il pourrait y avoir d’autres théories pour expliquer que mes clés sont sous ce banc : quelqu’un·e pourrait les avoir trouvées ailleurs, ou même volées dans ma poche, et déposées là. Mais la théorie la plus simple et la plus vraisemblable, c’est bien qu’elles soient tombées de ma poche.
Pourrez-vous distinguer les observations des théories dans les exemples qui vous sont proposés ci-dessous ?
Exercice : Observation ou théorie ?
À quel genre de vérité prétendent les théories ?
Avant de croire une théorie, quelle qu’elle soit, il est bon de se demander ce qui lui permet de tenir debout : sur quoi repose-t-elle ? À quel genre de vérité prétend-elle ?
Vérité comme adéquation à la réalité
La définition classique de la vérité la caractérise comme consistant dans l’accord de l’esprit et des choses, de la pensée et de son objet.
Toutes les sciences, et l'expérience humaine en général.
* Depuis La Critique de la Raison Pure (1781) de Kant, on considère que l’objet ne nous est pas donné, mais qu’il est une construction de notre esprit. La vérité ne doit donc être non plus définie par rapport à l’objet (à la réalité). Elle doit être définie par rapport aux capacités du sujet connaissant. La science est dite vraie en ce sens que nous sommes assurés que que ses lois se trouveront réalisées en toute expérience possible conçue et réalisée par l’homme.
Vérité comme cohérence interne
La raison est classiquement conçue comme exigence de cohérence interne et d’objectivité. La cohérence interne d’une théorie, c’est qu’elle ne contienne que des propositions cohérentes entre elles : deux propositions sont cohérentes quand elles peuvent être vraies ensemble, incohérentes quand l’une au moins doit être fausse. Les lois logiques fournissent le cadre à l’intérieur duquel prend sens le test de la cohérence
Les sciences démonstratives, comme la logique ou les mathématiques, qui sous-tendent toutes les tentatives de démonstration
Vérité comme utilité
Pour les pragmatistes tels que William James la pensée est subordonnée à l’action. Ils développent une conception dynamique de la vérité. Comme la connaissance commune, la science poursuit elle aussi un but pratique et utilitaire. L’idée vraie sera donc l’idée qui sera pour l’action un instrument utile. Une idée est vraie si elle est utile et elle est utile si elle est vraie.