L’identité sexuelle recouvre différents aspects, qui commencent avec l’assignation, dès avant la naissance, d’un sexe biologique à chaque enfant à naître. On recourt, via les échographies, à une reconnaissance visuelle des organes sexuels, ce qui permet de déterminer le sexe anatomique de l’embryon. La désignation du sexe à la naissance et pendant les deux premières années de vie conditionne à vie l’identité de genre (voir cette page) de l’individu. Cela peut poser des problèmes lorsqu’un garçon a été identifié comme une fille à la naissance et a été élevé en conséquence, et réciproquement dans les cas d’ambiguïté sexuelle.
Mais ce qui nous intéresse ici, c’est de mieux comprendre la dimension biologique de l’identité sexuelle, donc ses aspects physiques.
Des corps bien distincts...
On nous a appris à bien distinguer les garçons et les filles, dès la maternelle : on se reconnaît avec assurance comme étant une fille ou un garçon, et donc pas extrapolation comme appartenant au genre masculin ou féminin dès (avec tous les stéréotypes que ça comporte) l’âge de 3 ans((Source : https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/identité_sexuelle/186025)). Ainsi, s’est forgée dans notre esprit l’idée que l’humanité toute entière était séparée en deux camps, les hommes d’un côté, dotés d’un zizi puis qui vont muer et avoir une voix grave, une pomme d’adam et 15% de masse musculaire en sus ; de l’autre, les femmes, dotées (quand on veut bien le mentionner) d’une foufoune, et qui vont prendre des hanches, de la poitrine, et avoir leurs règles tout en conservant une voix aigüe et sans gagner en musculature.
La puberté ajoute ainsi les caractères sexuels secondaires aux primaires dont nous sommes dotés depuis la naissance et même avant…
...ou pas.
Oui, enfin ça, c’est la version simple. Parce que si on veut bien regarder la réalité en face, elle est plus compliquée que ça.
Comment se distinguent les sexes ?
Avant le XXè siècle, le sexe d’une personne était déterminé seulement par l’apparence des organes sexuels visibles. Mais depuis la découverte des chromosomes et des gènes, ceux-ci sont aussi utilisés.
Il y a donc trois « sexes » dans le sexe biologique :
- Le sexe chromosomique, Il résulte d’une toute petite distinction sur la 23e paire de chromosomes du génome humain. C’est un gène présent sur ce chromosome qui, en s’activant, va déclencher une cascade d’actions aboutissant à la formation des autres définitions du sexe, hormonale et anatomique((Source : https://djibrilkeita.wordpress.com/2014/10/28/sexes-chromosomique-anatomique-hormonal-et-genre-un-eclairage-sur-des-confusions/)). Ainsi, les personnes dont le sexe a été défini comme féminin ont des organes sexuels féminins et deux chromosomes X ; ceux définis comme étant de sexe masculin ont des organes sexuels masculins ainsi qu’un chromosome X et un chromosome Y((Source : Wikipédia)). Mais il arrive parfois que sexe chromosomique et sexe anatomique ne coïncident pas ! Un phénomène génétique rarissime, la translocation (un fragment de l’un des chromosomes X ou Y vient se loger sur l’autre chromosome), conduit à la formation d’un sexe masculin (des testicules, un pénis) sur le corps d’un individu (XX) (donc une fille génétiquement) ou inversement.
- le sexe anatomique, basé sur l’aspect et la fonctionnalité des caractères sexuels. On distingue les caractères sexuels primaires, sui se différencient pendant la grossesse, à partir de la 8ème semaine, et ceux qui apparaissent à la puberté, les caractères sexuels secondaires qui façonnent, en quelques années, une nouvelle anatomie : pilosité et mue vocale pour les garçons ; poussée des seins et élargissement des hanches pour les filles ;
- le sexe hormonal. Les hormones sexuelles (principalement la testostérone pour les mâles, et la progestérone pour les femelles) ont un impact important sur l’anatomie (apparition des caractères sexuels primaire et secondaire) et le comportement (poussée de la libido).
La frontière entre mâle et femelle est-elle étanche ?
Non. Il y a des personnes qui ont des combinaisons de chromosomes, d’hormones et d’organes reproducteurs qui n’entrent pas dans les définitions traditionnelles d’« homme » et de « femme ».
On peut, dans leur cas, parler de « malformation ». La médecine sexuelle, à ses débuts, a « réassigné » ces individus, en choisissant de leur donner un sexe soit mâle soit femelle, selon celui des deux dont leurs corps était le plus proche. Mais ça n’a pas mené qu’à des réussites.
Qui sont ces gens qui ne sont ni hommes ni femmes ?
On les a appelé·e·s « hermaphrodites ». Mais les humains ne peuvent pas être hermaphrodites au sens strict, c’est à dire avoir les deux sexes en même temps, parce que nos tissus cellulaires, au départ indifférenciés, se transforment pendant la grossesse soit en pénis soit en clitoris, soit en ovaires soit en testicules, etc. Donc on a l’un ou l’autre, pas les deux.
Par contre, ce qui est possible, comme le montre bien l’illustration ci-dessus, c’est que chez un individu tous les caractères sexuels (primaires et secondaires) ne soient pas seulement ceux des femelles ou ceux des mâles. Ces organes différenciés apparaissent au stade embryonnaire (à partir de la huitième semaine), sous l’action d’une première grande poussée hormonale. Il arrive à ce stade que les deux appareils sexuels (mâle et femelle) se développent en même temps. On peut donc avoir un pénis et des ovaires, ou des petites testicules, un vagin et un très gros clitoris, ou…
On parle donc d’individus intersexué·e·s : il·le·s ne sont pas « les deux », il·le·s ne sont pas non plus l’un ou l’autre, il·le·s sont entre les deux. Cette ambiguïté a conduit les médecins à pratiquer des opérations chirurgicales accompagnées de traitements hormonaux, afin d’assigner un sexe « normal » à ces individus. Aujourd’hui, les revendications des associations intersexes sont de laisser à l’individu le libre choix de modifier son sexe (par une intervention chirurgicale) et/ou son genre (par un changement d’état civil)((Source principale : https://djibrilkeita.wordpress.com/2014/10/28/sexes-chromosomique-anatomique-hormonal-et-genre-un-eclairage-sur-des-confusions/)).
L'Intersexuation est le terme qui désigne les personnes nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions typiques de « mâle » et « femelle ».